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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 15:00

 

 

Les médailles politiques & satiriques de la Révolution de 1848 en France

Les illustrations et textes de ces médailles sont le réel reflet des évènements politiques et sociaux qui ont marqué la fin de la royauté en France et l'avènement de la Seconde République. Elles étaient fabriquées à des fins de propagande, vendues comme souvenirs par colportages, mais aussi comme jetons de clubs, commémoratifs de festivités, ou comme pièces pour des rassemblements officiels ou pas. Elles représentent en quelques sortes une " bande dessinée " historique. Un célèbre numismate, Félicien de Saulcy, disait même à l'époque :  « En temps de révolution, les évènements marchent vite ; les hommes et les choses s'usent plus vite encore. Nous croyons donc rendre à l'histoire un véritable service en sauvant de l'oubli des monuments éphémères que des circonstances auront mis entre toutes les mains, pendant un seul jour peut-être, et qui auront disparu presque aussitôt que les faits qui les avaient engendrés ». Il s'attacha donc, dès cette fameuse année, à collationner toutes les médailles sortant, au jour le jour et relatant les soubresauts de cette période.

De style naïf, satirique ou officiel, on en distingue plusieurs types :

- des médailles gravées et frappées avec soin par des artistes professionnels dans les institutions officielles (généralement l'Hôtel des Monnaies), les moins nombreuses,

- des médailles en étain ou en plomb, souvent multipliées par surmoulage, le plus souvent très satiriques, très naïves et spontanées, plus nombreuses que les précédentes,

- des médailles gravées par des artistes sans notoriété, plus petites, très populaires et vendues au jour le jour dans la rue, principalement en cuivre, dorées ou blanchies et réalisées dans des ateliers privés, de loin les plus nombreuses,

- et enfin des ornements destinés a être porter en décoration, en cocarde ou apposés sur divers objets, de formes de dimensions et de matières variées, et parfois détournés par moulage pour être recyclé en médaillon.

Par extension on considère les fabrications des quatre années suivantes - 49, 50, 51 et 52 comme  « médailles de la Révolution de 1848 ». Le nombre actuel recensé de tous ces objets représente pour la seule année de 1848 plus de 2000 éléments et plusieurs centaines les complèteront jusqu'en 1852.

22 Février 1848 - Banquet de la Réforme

La campagne des Banquets fut le point de départ de la révolution de 1848. Depuis 1847, la question de la réforme électorale constituait le thème majeur des débats politiques. Il permettait en particulier à l'opposition républicaine à la monarchie de Juillet de se retrouver unie sur ce thème. François Guizot ayant interdit les réunions publiques, les chefs politiques offrirent des banquets (le 1er a lieu le 9 juillet 1847 à Paris, au Château rouge). Il réunit 1200 personnes, 85 députés, des journalistes, toutes les opinions du rose pâle au rouge vif. Pendant 6 mois les banquets vont se multiplier à Paris et en Province, Dijon, Macon, Rouen, Bordeaux, Lyon, … Au total 70 banquets, qui ont réuni 17000 personnes, au cours desquels on portait des toasts en faveur de la réforme — des toasts suffisamment longs pour ressembler assez furieusement à des discours. La campagne devait s'achever par un banquet gigantesque à Paris le 22 février 1848. Le 14 janvier, Guizot fit savoir au comité organisateur qu'il interdisait cette réunion. Le comité maintint dans un premier temps la manifestation ; puis, Guizot ayant le 21 février réitéré son interdiction et mobilisé la troupe, le comité voulut arrêter l'escalade. Trop tard : les manifestants (étudiants du Quartier latin et ouvriers des faubourgs) avaient déjà commencé à se rassembler, à l'appel des sociétés secrètes et avançaient vers la place de la Concorde. La troupe les repoussa ; mais l'ébullition demeurait.

23 & 24 Février 1848 - Lutte et chute de la royauté

Le 23, Guizot voulut une nouvelle fois faire appel, pour disperser les manifestants, à la garde nationale parisienne qui avait excellé dans ce rôle depuis 1830. Or, cette fois, la garde pactisa avec les manifestants et exigea à la fois la réforme et la démission de Guizot - que Louis-Philippe, surpris sans doute, accepta dans l'après-midi du 23. Louis Molé devint ainsi Premier ministre. Pour fêter cette victoire, les Parisiens sortirent les lampions et allèrent manifester leur joie sous les fenêtres du ministère des Affaires étrangères qu'occupait Guizot. Se sentant menacé et suite à un incident, la troupe tira, faisant plusieurs dizaines de morts qui furent immédiatement mis sur des charrettes et montrés dans tout Paris aux cris de " vengeance, vengeance, aux armes ". La "promenade des cadavres" déclencha la révolution.
Le 24 février 1848, vers midi, le roi Louis-Philippe Ier abdique en faveur de son petit-fils, le comte de Paris " Louis-Philippe II " (son fils et héritier, le prince royal Ferdinand-Philippe, étant mort dans un accident quelques années auparavant). Craignant de subir le même sort que Louis XVI et Marie-Antoinette, il se déguisa et quitta Paris. Voyageant dans une voiture banale sous le nom de Mr Smith, il s'enfuit en Angleterre..
Les tentatives de la duchesse d'Orléans de faire reconnaître son fils comme nouveau roi échouent
devant l'hostilité de la Chambre des députés. Dans l'après-midi un nouveau gouvernement est mis en place : le gouvernement provisoire.
Cependant l'Assemblée nationale, quoique prête, de prime abord, à accepter son petit-fils comme roi, changea d'avis et suivit l'opinion publique, décidant de proclamer la Deuxième République dans des circonstances controversées à l'Hôtel de Ville de Paris.

24 Février 1848 - Formation du Gouvernement Provisoire

Le gouvernement provisoire de 1848 (24 février 1848 - 6 mai 1848) est un gouvernement de tendance républicaine, destiné à gérer provisoirement l'État français jusqu'à l'élection d'une assemblée nationale nouvelle, avec pouvoir constituant, qui établira un nouveau régime politique pour la France.
Ce gouvernement est un compromis entre les différents partis qui ont renversé Louis-Philippe Ier. Un premier groupe est composé de républicains libéraux, liés au journal Le National, tels Marie, François Arago, Dupont de l'Eure, vétéran des assemblées révolutionnaires et du Premier Empire, Marrast, directeur du National, Garnier-Pagès, Ledru-Rollin, figure des républicains radicaux. Ce sont des républicains de la veille. S'y adjoignent Crémieux, député orléaniste mais défenseur des journaux, et Lamartine, poète célèbre, opposant à la Monarchie de Juillet, qui vient de faire paraître son Histoire des Girondins. Leurs noms ont été proposés par la chambre de députés. Ils veulent avant tout une révolution politique. Ils ont été contraints d'admettre parmi eux, et à égalité de pouvoir, des partisans de réformes sociales proposés par le journal La Réforme : Louis Blanc, théoricien du socialisme, Flocon rédacteur en chef de La Réforme, l'ouvrier (ou mécanicien) Albert, le seul ouvrier du gouvernement (de son vrai nom Alexandre Martin, dirigeant de société secrète dans les années 40).

25 Février 1848 - Proclamation de la République

La Deuxième République ou Seconde République est la forme de gouvernement de la France du 24 février 1848 au 2 décembre 1851 (coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte).
La Deuxième République est un régime original dans l'histoire de France d'abord par sa brièveté, ensuite car c'est le dernier régime à avoir été institué à la suite d'une révolution. Le 24 février, c'est quasiment par surprise que les républicains accèdent au pouvoir, grâce à l'insurrection parisienne. Ces "républicains de la veille" sont divisés. La plupart sont des modérés (Lamartine, François Arago) qui se contentent de réformes politiques. Le 25 février ils rétablissent le suffrage universel masculin (aboli depuis 1795 par les notables). Ils mettent en oeuvre les "principes de 1789", comme la liberté individuelle, ainsi le 27 avril un décret met définitivement fin à l'esclavage dans les colonies françaises. Héritiers de cette Grande Révolution (celle de 1789), ils souhaitent que les peuples puissent librement choisir leur destin et ils sont partisans que la République soutienne les Polonais et les Italiens insurgés contre leurs souverains, ou les Autrichiens, mais certains, comme Lamartine, prônent la prudence en ce domaine. D'autres républicains sont partisans de réformes sociales (Louis Blanc). Pour eux l'État doit se doter de moyens de lutter contre le chômage. Ils obtiennent, difficilement, le 27 février la création des ateliers nationaux. Faute d'obtenir la création d'un ministère du travail, ils s'investissent dans les réunions de la Commission du Luxembourg, où on réfléchit à une nouvelle organisation du travail en vue d'améliorer le sort des classes "populaires". Sous leur pression, le 2 mars, le gouvernement diminue d'une heure la durée de la journée de travail qui est désormais de dix heures à Paris contre onze en province.

22, 23 & 34 Février 1848 - Commémoration des Journées de février

 

1574 barricades construites dans Paris et même dans les quartiers chics, rue de Rivoli, rue St Honoré, rue St Florentin. Dans la nuit de 23 au 24 elles gagnent les quartiers plus populaires, Bd Bonne Nouvelle, Faubourg St Denis et le quartier Latin. On dénombre une barricade tous les 20 mètres rue St Jacques.

 

1er Mars 1848 - Crise financière

Pour remédier aux difficultés financières, Garnier-Pagès, qui a succédé à Goudchaux aux finances lance diverses actions pour renflouer les caisses, réduction des employés fonctionnaires,  vente des
diamants de la couronne et des forêts de l'état, émission d'un emprunt national rapportant 5% mais les possesseurs de fonds n'achetèrent pas les titres de rente et l'emprunt ne sera pas couvert et enfin décide, le 17 mars d'établir un impôt extraordinaire " perçu temporairement et pour l'année 48 seulement " de 45 centimes par franc sur toutes les contributions directes tout en promettant d'en dégrever les plus petits contribuables.
Cet impôt, précisait le décret, devait permettre de venir en aide au travail, à l'industrie et au commerce et de réorganiser les forces militaires de la république. Pour Blanqui, cet impôt signa la mort de la république. Sa perception entraîna de forts troubles dans le quart sud ouest de la France, où prévalait une ancienne et solide tradition antifiscale et toucha particulièrement la Creuse. Les 45 centimes pesèrent surtout sur les paysans et contribuèrent à les détachés de la République. A Ajain des écriteaux furent placardés, menaçant de mort ceux qui paieraient l'impôt, la gendarmerie arrêta les auteurs présumés, au son du tocsin les habitants s'assemblèrent et partirent pour Guéret où les Gardes Nationaux, craignant un pillage, tirèrent, faisant 16 morts et 25 blessés. Cet épisode traduit la défiance des citadins envers les ruraux et malgré l'abolition de l'impopulaire impôt sur le sel annoncé dès le 29 février et rétablit le 27 décembre, et ne suffit pas à faire accepter les " quarante cinq centimes " et ne fut pas étranger au futur triomphe de Louis-Napoléon Bonaparte le 10 décembre 48.

9 Mars 1848 - Projet de fonte de l'argenterie royale

 

Au droit la France tenant la balance de la justice, la main gauche posée sur les tables de la loi posées sur un socle et au revers, le 9 mars 1848 / le gouvernement provisoire décrète / de convertir en monnaies / au type de la République / l'argenterie de tous les / châteaux de Louis / Philippe.

 

10 Mars 1848 - Plantations d'arbres de la Liberté

L'unanimisme "républicain" est de mise pendant quelques semaines : l'église elle-même donne l'exemple et l'on voit des prêtres accepter de bénir les "arbres de la Liberté" qui surgissent un peu partout et sont planté dans de nombreuses communes ; peupliers, chênes ou pins, tous les arbres symbolisent " le triomphe de la liberté, l'émancipation et l'affranchissement du peuple ".

28 Mars 1848 - Expédition " Risquons-Tout "

Le nommé Caussidière imagine une expédition en Belgique afin de chasser de Bruxelles le Roi Léopold 1er, gendre de Louis Phil. depuis son remariage avec sa fille Louise d'Orléans et proclamer la République belge. Il arrive malgré beaucoup de réserves, par diverses ruses et mensonges à récupérer armes et argent. À l'aide de réfugiés belges opposants des hommes sont enrôlés à l'Hôtel de Ville et à Ménilmontant. 2 colonnes sont constituées (environ 1200 hommes chacune). L'une fera mouvement vers la Belgique par chemin de fer, mais soit trahison, soit étourderie, elle est mal dirigée et " accueilli " manue militari après la frontière - les français sont reconduits outre Quiévrain et les enrôlés belges dont la plupart sont des repris de justice sont emprisonnés. L'autre colonne bien que moins rapidement décimée ne fut guère plus heureuse. Perdue, à pieds, elle erre toute une nuit pour trouver le passage prévu, se trompe et débarque au grand jour devant un régiment d'infanterie et de chasseurs belges - embuscade et après un combat d'une heure et quelques morts de part et d'autres, la colonne prends la fuite et bas en retraite sur le territoire français en ralliant le premier village qui pour comble de malheur se nomme " Risquons-Tout " qui laissera à l'expédition manquée ce nom ridicule.

10 Avril 1848 - La presse

La presse joua un rôle fondamental en 1848. Les deux grand journaux d'opposition " Le National " et " La Réforme " dirigé par l'avocat Alexandre Auguste Ledru dit Ledru Rollin, celui ci plus démocratique et plus tourné vers le socialisme que le premier, furent très actif lors de la campagne des banquets et durant les journées de février. Avec l'avènement de la République, le droit de timbre et le cautionnement sont supprimés et en mars la loi du 9 septembre est abrogée. Le nombre des titres s'accroît considérablement. On voit paraître des journaux politiques populaires dont certains ne coûtent qu'un sou et que les bourgeois considèrent comme incendiaires selon un vocable à la mode de l'époque. Pour la seule presse parisienne à destination des ouvriers ont dénombre 171 " feuilles " parues du 25 Février au 17 Juin 48.
S'inspirant du précédent de la Grande Révolution, dont le souvenir fut si vif en 48, certains prennent pour titres " Le Père Duchêne " " La Mère Duchêne " " Le Vieux Colombier " "  " Les Sans-Culottes " "  ou encore " La Montagne " et " Le Robespierre ". Puis apparaissent les titres à connotation bonapartiste, et ne pas oublié les journaux féminins comme " La Voix des Femmes " d'Eugénie Niboyet, " La Politique des Femmes " de Désirée Gray, " L'Opinion des Femmes " de Jeanne Derain.
Les trois quarts des journaux fondés après février disparaîtront avec les Journées de Juin.

Mars / Avril 1848 - Création des Clubs

En même temps que la liberté de la presse, le gouvernement accorde la liberté de réunion. C'est ainsi qu'il se fonde en moins d'un mois environ 250 clubs et peu après la capitale en comptera 450. On les considérait comme les barricades vivantes de la démocratie, comme la seconde assemblée nationale. Sous le Gouvernement provisoire tous ceux qui pouvaient disposer d'une salle quelconque, de trois tonneaux, de planches, de quelques chaises et d'une sonnette s'improvisaient en club. On découvrira des clubs de femmes, des clubs d'étrangers comme la Sté Démocratique Allemande, le Club de l'émigration Polonaise, la Sté Patriotique Belge ou le Club Démocratique Ibérique. La province verra aussi fleurir ses clubs, à Lille, Strasbourg, Lyon, Bordeaux, Reims.

Il apparaît cependant qu'une cinquantaine seulement sera véritablement organisée. Les plus importants et les plus représentés étaient le Club de la Révolution de Barbès, Les amis du Peuple de Raspail, La Société fraternelle centrale de Cabet où se réunissaient parfois de 3000 à 5000 personnes, et La Société Républicaine de Blanqui dont l'assistance ne dépassait en général pas un millier d'auditeurs.

20 Avril 1848 - Distribution des drapeaux
Cette sorte de revue, fête de la fraternité ou l'on voit sur une estrade, élevée place de l'étoile, le gouvernement devant qui défile tous les hommes armés de la région parisienne, gardes nationaux, pompiers, régiments d'infanterie, de cavalerie, et d'artillerie. Le gouvernement profitera de cette occasion pour maintenir à Paris, 2 régiments de cavalerie et 3 d'infanterie, décision significative puisque depuis longtemps les Clubs demandent l'éloignement de l'armée.

20 Avril 1848 - Distribution des drapeaux

Cette sorte de revue, fête de la fraternité ou l'on voit sur une estrade, élevée place de l'étoile, le gouvernement devant qui défile tous les hommes armés de la région parisienne, gardes nationaux, pompiers, régiments d'infanterie, de cavalerie, et d'artillerie. Le gouvernement profitera de cette occasion pour maintenir à Paris, 2 régiments de cavalerie et 3 d'infanterie, décision significative puisque depuis longtemps les Clubs demandent l'éloignement de l'armée.

Avril 1848 - Avant le Concours Monétaire

" On a rétabli sur nos monnaies les types glorieux de l'An II et de l'An IV. Notre nouvelle république n'est pas pour cela frappée au coin de l'ancienne ! "

3 Mai 1848 - Avant le Concours Monétaire

 

 

On décida tout simplement de reprendre des effigies de la " Révolution de 89 " pour les monnaies de cinq francs d'argent et de vingt francs or.

Suite au décret du 3 Mai 1848 la pièce de 5 F " Union et Force " de Dupré réapparut alors, débarrassée de la légende qui lui a donné son nom, laquelle devint " Liberté Égalité Fraternité " - On remarque que la liberté ne tient plus une pique mais une main de justice, les millésimes pour 1848 A (Paris), BB (Strasbourg), D (Lyon), K (Bordeaux) et 1849 A, BB, et K

 

 

 

 

 

Création : Décret du 3 Mai 1848 - 20F or 900 pour 1000 - Ø 21mm - 6,45161g- Atelier de gravure de la monnaie d'après Augustin Dupré (1748-1833).
On a gardé sa signature comme sur la 5F en hommage au grand graveur - Tranche en relief ***DIEU PROTEGE LA France - Aux millésimes de 1848 A et 1849 A (Atelier de Paris).

 

 

 

 

 

 

 

Création : Décret du 3 Mai 1848 - 1 centime bronze  - 2 g - Ø 18mm - Augustin Dupré (1748-1833) - Tranche lisse -  Aux millésimes de 1848, 1849, 1850, 1851 A (Atelier de Paris). La ce sont les coins de Dupré qui sont en partie réutilisés.







3 Mai 1848 - Concours Monétaire

Le Décret du 3 mai initiait également un Concours Monétaire. Il n'y eut en pratique non pas un, mais trois concours : un pour les pièces de vingt francs en or, un pour celles de cinq francs en argent et un dernier pour celles de dix centimes en bronze. On était libre de soumettre un ou plusieurs projets pour chacun des trois concours. 31 graveurs participèrent, soumettant en tout 81 propositions, toutes catégories confondues. Des 3 gagnants, Merley, Oudiné, Domard fut le vainqueur pour les 10 centimes de cuivre qui malheureusement pour lui ne virent pas le jour.

Vainqueur 20F or Cérès de Louis MERLEY (1815-1883) Ø 21mm - 6,45161g Tranche en relief : *** Dieu Protège la Franc
Vainqueur 5F argent : Cérès de Eugène André OUDINE (1810-1887) Ø 37mm - 25g - Tranche en relief : *** Dieu Protège la France

Vainqueur 10 centimes - République de DOMARD - bronze  - Ø 30mm - 12,94g -Tranche lisse
Voici le type retenu des 10 centimes Domard mais qui bien que le retrait des espèces en cuivre ait été entamé ne fut pas fabriqué.

4 Mai 1848 - Réunion de l'Assemblée Constituante

Le 4 mai, les "représentants du peuple" se réunirent pour la première fois : ce jour fut choisi comme date fondatrice de la république de préférence au 24 février. Légitime et modérée : telle devait donc être cette nouvelle république. Les élus sont si nombreux que l'on a dû construire un bâtiment provisoire dans la cour du Palais Bourbon. " La salle était d'une laideur rare, nous dit Victor Hugo, des poutres au lieu de colonnes, des cloisons au lieu de murailles, de la détrempe au lieu de marbre, quelque chose comme la salle de spectacle de Carpentras élevée à des proportions gigantesques … Au milieu un homme mal vêtu qui se démène ; voilà ce que c'est que cette tribune qui remue le monde. En somme le goût monarchique, quoique plus orné, est tout aussi pauvre que le goût républicain. Mesquinerie bourgeoise des deux parts. "
L'Assemblée déclare, au nom du peuple français, à la face du monde entier, que la république proclamée le 24 février est et restera la forme du gouvernement de la France, puis les députés crient, à 17 reprises dit-on, " Vive la république ". Ils sortent ensuite sur le péristyle et acclament la république en un long cri lancé " à la face du ciel " auquel la foule fait écho. Puis on rentre en séance.

14 Mai 1848 - Fête du Champs de Mars (remise au 21)



Comme on le voit ici les médailles ne servent pas seulement à consacrer des évènements marquants de la nouvelle république, mais utilisées aussi à la propagande des diverses manifestations et fêtes organisées pour galvaniser la cohésion de la nation.

 

15 Mai 1848 - Violation de l'Assemblée par l'émeute, gouvernement insurrectionnel à l'Hôtel de Ville, triomphe de la Garde Nationale

Émeute au palais Bourbon - Les révolutionnaires Armand Barbès, Auguste Blanqui, François Vincent Raspail et l'ouvrier Albert, suivis d'une foule de 50 000 personnes, investissent le palais Bourbon où siège l'Assemblée nationale. La manifestation, qui à l'origine est initiée pour demander une intervention française en Pologne, tourne au coup d'État. Le gouvernement reprendra le dessus et arrêtera les leaders. C'est la défaite du camp ouvrier et socialiste.
Le 15 mai fortifiera dans la majorité la haine des manifestations ; il jeta les républicains modérés dans l'alliance avec les conservateurs contre le socialisme. Ce fut la rupture définitive entre le peuple de Paris et l'Assemblée. La propagande bonapartiste profitera de cette situation.

25 Mai 1848 - Annonce du Banquet à 25 centimes projeté pour le 14 Juillet (qui n'eût pas lieu)



Droit - Banquet fraternel démocratique / des travailleurs / à l'exergue 1848 / à 25 cens /

Revers - Honneur aux vainqueurs des barricades/
dans un cercle Liberté / Égalité / Fraternité

 

 

21 Mai - Fête de la Concorde

Similaires aux chromos des tablettes de chocolat de notre enfance voici le N°5 des médailles représentant des statuts présentes lors de cette fête : le N°1 montre la bannière du travail, le 2 la statue de la république, la 3 la statue de la liberté, la 4 l'enveloppe des 500 livrets distribués aux jeunes filles, la 6 la statue de la liberté, la 7 la statue de la Marine, la 8 le trophée des tapissiers et doreurs.

4 Juin 1848 - 1ère Election de Louis-Napoléon Bonaparte

Les élections partielles du 4 Juin sont rendues nécessaires par les nombreuses élections multiples du 23 Avril : Lamartine en effet n'a pas été la seule personnalité de notoriété nationale à être choisi pour représentant par plusieurs départements, d'autres tels Proudhon, Victor Hugo, Louis Napoléon Bonaparte. Prié de s'éloigner de Paris sur ordre du gouvernement provisoire, fut, sur son seul nom, élu par quatre départements à l'Assemblée constituante. Il préféra cependant démissionner pour éviter que ne soit votée une loi d'exil l'éloignant de nouveau du territoire national. Pourtant, encore élu en septembre par cinq départements à l'Assemblée législative, il ne tarda pas à apparaître comme l'homme de la réconciliation, soutenu à la fois par les notables qui craignaient l'installation du désordre et par le peuple qui voyait en lui la promesse d'un retour à la gloire passée.

23 Juin 1848 - Dissolution des Ateliers Nationaux

Le droit au travail une des premières décisions prises par le gouvernement provisoire de février favorisera la création des Ateliers nationaux. On enrôlera donc les ouvriers chômeurs de paris et des alentours, de toutes professions, repartit en escouades, brigades, lieutenances et com-pagnies et encadré par des élèves ingénieurs de l'Ecole Centrale. On pensait également éloigner des clubs, lieux pro-pices aux débordements idéologiques, les oisifs ouvriers chômeurs. Bientôt le nombre des ouvriers, qui percevaient 2 francs par jour ainsi que des secours en nature, ne cessa d'augmenter, environ 50000 le 9 avril, 66000 à la fin avril, 120000 à la mi-juin. Outre l'organisation déplorable, le manque des chantiers prévus initialement par manque de moyens financiers, on ne leurs proposa que plantation d'arbres, travaux de terrassement divers, extraction de pierres et caillasse. Un nombre infime travaillait effectivement chaque jour, des rotations d'activités et d'inactivités étant instaurées, inactifs qui percevaient cependant 1 franc par jour et qui mettaient à profits leur temps libre pour fomenter des manifestations, revendications et désordres divers.
Le 21 juin la Commission exécutive prend l'initiative d'envoyer tous les ouvriers, âgés de dix-sept à vingt-cinq ans, sous les drapeaux et destine le reste à des travaux de terrassement et d'assainissement en province !

23 Juin 1848 - Excitation à l'émeute

Tandis que les cloches sonnent en ce jour de la Fête-Dieu (22 Juin) 2000 ouvriers sont réunis place du Panthéon afin de manifester. Des orateurs crient : " on veut nous envoyer mourir de fièvre en Sologne, on veut, sous prétexte de défrichement dans un pays  qui ne saurait rien produire, nous réduire à gagner quinze sous par jour, on nous proscrit, on à jurer notre mort, la ruine de nos familles, nous ne partirons pas. L'insurrection se prépare. Le soir on se réunit à la Bastille et les leaders donnent rendez-vous pour le lendemain. On crie : " Vive la Sociale !" La nuit des ouvriers parcourent les rues en criant : " du travail ou du pain ! Du plomb ou du travail ".
Le lendemain 23 juin quatre cents barricades sont sorties de terre comme par un coup de baguette magique. Rue St Jacques on en dénombre 38 ! Celle du Faubourg St Antoine fait sept à huit mètres de haut ! " les barricades sont contagieuses " dira Ledru-Rollin. En fin de matinée, Arago au nom du Gouvernement essaie de parlementer mais on lui lance " Monsieur Arago vous n'avez jamais eu faim ! " Le soir ils sont maîtres de beaucoup de quartiers. Ils demandent le rétablissement des Ateliers Nationaux et la dissolution de l'Assemblée Nationale. Le gouvernement leur répond " Observez les ordres, les ouvriers ne veulent pas aller en province, nous les y contraindrons par la force … " L'Assemblée elle, répond en se déclarant ouverte et permanente.

Journées de Juin 1848 - Le Gal Cavaignac chef du pouvoir exécutif

Le 23 juin commence la révolte des partisans de la République démocratique et sociale à Paris. Le Général Cavaignac se dérobe aux demandes pressantes du gouvernement de faire sortir de leurs casernes la nombreuse troupe. Le 24 juin, l'état de siège est proclamé et un décret de l'Assemblée nationale lui délègue tous les pouvoirs exécutifs. Il montre d'abord quelque hésitation sur les mesures à prendre, mais il déploie bientôt la plus grande énergie et parvint, après plusieurs jours d'une lutte acharnée (24, 25 et 26 juin), à prendre le contrôle.
Le 26 Juin des délégués du faubourg St Antoine demandent à Cavaignac une amnistie. Comme il exige une soumission sans condition les combats recommencent. Les pertes sont considérables : un
millier de mort du coté des forces de l'ordre, plusieurs milliers dans les rangs des insurgés. Les représailles seront terribles et à Paris il y aura 1500 fusillés et 25000 arrestations. 11000 manifestant seront maintenus en prison ou déportés.

Journées de Juin 1848 - Souvenirs de la Lutte

Le 27 Juin un décret est signé " tout individu pris les armes à la main sera immédiatement transporté dans l'une de nos possessions d'outre-mer autre que l'Algérie " Finalement le transport coûtant trop cher on se résigna à les envoyer en Algérie. Les meneurs sont déférés devant des conseils de guerre qui prononceront de nombreuses condamnations à mort et aux travaux forcés.
 Quand à la Province elle ne se soulèvera pas . Il n'y eut de légères agitations que dans les grands centres industriels. Seules Marseille et Rouen connurent une véritable insurrection. Dans l'ensemble la province demeurait conservatrice et elle envoya même des détachements de gardes nationaux pour aider Paris à rétablir l'ordre après les batailles. Le gouvernement qui n'est plus républicain que de nom, profitant des pouvoirs extraordinaires donnés par l'état de siège, fait fermer certains clubs, saisit onze journaux et déclare dissoute la Garde Nationale des quartiers insurgés.

Journées de Juin 1848 - Concours et aide armée des départements

 

 

 

Des détachement de la Garde Nationale des grandes villes de province monteront à Paris pour l'aide au maintien de l'ordre

 

 

Journées de Juin 1848 - Représentants et généraux tués ou blessés

0900d.jpg0900r.jpgOn a compté six généraux tués. Ce sont les généraux Bourgon, Damesme, Renaut, Duvivier, Négrier, Bréa ; et six blessés : Bedeau, François, Korte, Lafontaine, Foucher, Courtigis. Deux représentants ont été tués, MM. Dornès et Charbonnel. Pendant les 3 journées de juillet 1830  il eu 500 hommes tués. Au mois de février 1848, on n'en a compté que 200. Selon le général Lamoricière, deux millions cent mille cartouches auraient été distribuées aux soldats, et environ trois mille coups de canon auraient été tirés pendant les quatre jour du combat. Les insurgés avaient des armes en quantité.

Journée de Juin 1848 - Mort de l'Archevêque

0901d.jpg0901r.jpgPendant les insurrections de juin 1848, l'Archevêque de Paris Monseigneur Denis Affre crut que sa présence près des barricades pourrait être un moyen de ramener la paix. Il en fit part au général Louis Eugène Cavaignac, qui le mit en garde contre les dangers qu'il courrait. " Ma vie, répondit-il, a peu de valeur, je la risquerai volontiers. " Le 25 juin, les tirs ayant cessé à sa demande, il apparut sur la barricade à l'entrée du Faubourg Saint-Antoine, accompagné par M. Albert, de la Garde Nationale, habillé comme un ouvrier et portant une branche verte en signe de paix, et par Pierre Sellier, un domestique qui lui était dévoué (des sources parlent aussi de ses deux vicaires généraux). Il fut mal accueilli et avait à peine prononcé quelques mots qu'un coup de feu parti par accident des lignes de la Garde nationale relança les hostilités. L'archevêque fut touché par une balle perdue. On l'amena au presbytère de Saint-Antoine. Il fut ramené le lendemain au palais épiscopal, où il mourut le 27 juin vers 4h30 du matin. Le lendemain l'Assemblée nationale vota l'hommage suivant :
 " L'Assemblée nationale regarde comme un devoir de proclamer sa religieuse reconnaissance et sa profonde douleur pour le dévouement et la mort saintement héroïque de Monseigneur l'archevêque de Paris. "
Les obsèques officielles, le 7 juillet, furent un spectacle émouvant. Certaines biographies parlent de 200 000 personnes qui suivaient le cortège. Le cœur de l'archevêque fut placé dans une urne pour être gardé dans la chapelle des Carmes.

27 Juin 1848 - Conséquences des journées de Juin - Répression, transportation

0754d.jpg0754r.jpgLe décret du 27 Juin soumit les individus actuellement détenus, qui seront reconnus a voir pris part à l'insurrection des 23 juin et jours suivants à être transportés dans les possessions françaises outre-mer autres que celles de la Méditerranée. Le terme de transportation fut discuté et l'on suggéra de le remplacer par celui plus classique de déportation. On y a préféré transportation car la mesure serait réexaminée " plus tard ". L'article 1 du décret précisait que les femmes et les enfants des transportés étaient admis à partager le même sort. Les chef de l'insurrection furent incarcérés à Doullens et à Clairvaux, la majorité de transporté après un transit par le Havre, furent conduits à Brest et à Belle-Île. En 1850 la loi du 24 janvier ordonna leur transfert en Algérie - solution qui avait été rejetée primitivement - où ils devaient être installés, avec famille sur les terres du domaine de l'État et former un établissement disciplinaire spécial séparé des colonies agricoles fondées par les volontaires issues des décision de septembre 48. En Algérie les transportés furent astreints au travail et soumis à la juridiction militaire, leurs droit politique demeurèrent suspendus. La loi stipulait une durée de dix ans de cet état au-delà de quoi la transportation cessera de plein droit. Les transportés justifiant de leur bonne conduite purent obtenir à titre provisoire concession de terre et d'habitat qui pourraient devenir leur propriété définitive s'ils déclaraient vouloir s'établir en Algérie et continué à tenir " une bonne conduite "

6 Juillet 1848 - Funérailles des victimes des Journées de Juin

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On a vu tout à l'heure des médailles à la mémoire
des victimes coté insurgés, en voici du coté du
maintient de l'ordre.

 

 

 

 

31 Juillet 1848 - Séance ou Proudhon expose ses théories

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Pierre-Joseph Proudhon, né le 15 janvier 1809 à Besançon dans le Doubs et mort le 19 janvier 1865 à Passy, était un journaliste, économiste, sociologue et socialiste français, le premier à se qualifier d'anarchiste. Proudhon est célèbre pour sa fameuse formule "la propriété, c'est le vol !" dans son mémoire "Qu'est ce que la propriété ? Ou recherches sur le principe du droit et du gouvernement" qui fut son premier ouvrage majeur, publié en 1840.

25 Août 1848 - Rapport sur les événement du 15 Mai

 

 

Louis Blanc et Caussidière sont déjà réfugié en Angleterre !

 

 

 

 

7 Septembre 1848 - Adoption des formules de la Constitution

Le 4 mars, le gouvernement provisoire décréta qu'une Assemblée nationale constituante élaborerait une nouvelle constitution. Elue le 23 avril l'Assemblée se divisa en plusieurs comités , dont un Comité de la Constitution de 18 membres. De très vifs débats et rebondissements, démissions et revirement sur des sujets très divers tels une proposition décentralisatrice sur le rôle de la commune, ou la séparation complète entre l'Eglise et l'Etat  et bien d'autres. Le Comité acheva ses travaux le 16 Juin, le 19 lu et distribué aux bureaux de l'Assemblée. Ayant entendu toutes les observations entre le 24 juillet et le 5 août, le Comité amenda son projet du 7 au 26 août. L'Assemblée examina en première lecture le projet du 2 au 23 octobre, puis après nouveaux amendements une seconde lecture le 2 et 3 novembre et adoption le 4 novembre par 739 représentant sur 769 présents. Parmi les 30 représentants qui la repoussèrent 14 Socialistes motivèrent leur vote par son silence sur la liberté de la presse, la gratuité de l'enseignement, l'abolition de la peine de mort et le " droit au travail " par lequel et pour lequel ils pensaient que le peuple avait fait la révolution de février.

19 Septembre 1848 - Décret de colonisation de l'Algérie, départs des colons les 8 et 27 Octobre

Facilité par un système inique d'expropriation, la colonisation libre avait commencé dès 1830 ; en 1847, 109 400 européens, dont 47 274 français étaient installés sur le sol algérien. Le décret du 19 septembre permit d'étendre la colonisation. Sur l'exercice 1848-1851 on ouvrit un crédit de 50 millions devant permettre l'établissement de colonies agricoles et de travaux d'utilité publique.
Les candidats à la colonisation, chefs de famille ou célibataires devaient être français, reçu par une commission ad hoc - il y eut 100 000 demandes, mais il ne devait pas y avoir plus de 12 000 colons pour 48 - se virent attribuer une concession de deux à dix hectares, en fonction de l'importance de la famille, de la profession du colon et de la qualité de la terre.. Ils reçurent une subvention pour leur frais d'installation, des instruments, des semences, des bestiaux.
Le décret stipule qu'ils deviendraient propriétaire au bout de trois ans, si la terre avait été mise en valeur - en cas contraire il pourraient être dépossédés.
Cette initiative correspondait aux vœux de certains qui pensaient que l'installation en Algérie pouvait arracher des chômeurs à la crise, mais les candidats au départ n'étaient pas forcement " ni des exaltés, ni des émeutiers, ni des révoltés " bien qu'une partie de l'opinion publique tendit à les confondre avec les insurgés de juin et aux transportations.

21 Septembre 1848 - Elections Partielles

Louis-Napoléon est élu dans cinq départements : il remercie ses électeurs en ces termes : " la République démocratique sera l'objet de mon culte ; j'en serai le prêtre ". Lamartine s'inquiète, mais Louis Blanc le rassure : " laissez le neveu de l'empereur s'approcher du soleil de notre république ; il disparaîtra dans ses rayons. "
Le 24 il arrive à Paris, le 26 se présente au Palais-Bourbon, La veille il a opté entre les cinq départements et choisi celui de l'Yonne.

8 Octobre 1848 - Fraternisation des Gardes Nationales

En septembre et octobre, les légions de la Garde Nationale parisienne allèrent visiter en corps les grandes villes qui avaient envoyé leurs enfants au secours de l'ordre et de la liberté, dans les fatales journées de juin. Des drapeaux d'honneurs étaient offerts par les parisiens à leurs compagnons d'armes et de périls.
La remise de ces drapeaux fut partout l'occasion de fêtes toutes cordiales et fraternelles. On trouve des médailles pour Lille, Boulogne, Evreux, Vendôme, Caen, Rouen, Roubaix, Tourcoing, et même pour des homologues anglais !

 
9 Octobre 1848 - Sacre de Monseigneur Sibour

Suite à la disparition tragique de Monseigneur Affre Archevêque de Paris, mort le 25 Juin lors d'une négociation sur une barricade, se reporte sur son successeur toute le souvenir du grand disparu.

24 Octobre 1848 - 2ème Centenaire de l'annexion de l'Alsace

 

 

 

Médaille d'étain frappée en Alsace et distribuée lors de la fête célébrée le 24 octobre en commémoration de l'anniver-saire de la réunion de l'Alsace à la France. On sait que cette réunion fut décidé par le traité de Westphalie, conclu le 24 octobre 1648.

4 Novembre 1848 - Vote de la Constitution

 

 

La Constitution du 4 novembre 1848 (IIème République) consacre le suffrage universel dans ses articles 24 ("Le suffrage est direct et universel. Le scrutin est secret.") et 25 (" Sont électeurs sans condition de cens, tous les Français âgés de vingt et un ans et jouissant de leurs droits civils et politiques."). La loi électorale du 15 mars 1849 précise l'organisation de ce nouveau droit (régime des incapacités légales ; fixation à 25 ans de l'âge d'éligibilité). Le nombre d'électeurs passe à 9,5 millions de personnes.
Le Président de la République est élu au suffrage universel.
Les Constituants de 1848 ont délégué le pouvoir exécutif à un Président. C'est une grande innovation : jusqu'alors la notion de République excluait tout gouvernement d'un seul homme. La controverse portait sur la fonction elle-même, et sur le mode d'élection du Président. Le 9 octobre l'Assemblée se prononce en faveur de l'élection du Président de la République au suffrage universel par 627 voix contre 130.

12 Novembre 1848 - Promulgation de la Constitution

Le 12 novembre une grande fête de la promulgation de la Constitution fut donné à Paris et le 19 dans les grandes villes de province. 

25 Novembre 1848 - Accusation contre le Gal Cavaignac,

Décret en sa faveur

Médaille frappée en mémoire de la mémorable séance du samedi 25 novembre dans laquelle le Général Cavaignac, chef du pouvoir exécutif, a répondu à toutes les accusations portées contre lui par quelques-uns des membres le l'ancien pouvoir exécutif. Dans cette séance 501 voix contre 34 ont déclaré pour la seconde fois au pays que le général avait bien mérité de la patrie dans les journées de juin. On trouve aussi d'autres médailles ou l'on accuse le général de toutes les maux et cruauté et responsable de massacres ignobles lors des journées de Juin.

1er au 6 Décembre 1848 - Candidatures à la Présidence

 Il faut reconnaître que la plupart des médailles de propagande pour la présidence fut à la gloire de Louis-Napoléon, mais il en existe de toutes opinions, pour ou contre tel ou tel.
L'élection aura lieu le 10 et 11 décembre, au suffrage universel (masculin, exclut les femmes, les militaires, le clergé et les Algériens. Le corps électoral, jusque-là restreint par le suffrage censitaire, passe de néanmoins de 246 000 à plus de 9 millions.), il ne reste qu'à peine un mois pour les candidatures officielles. Mais en réalité, la campagne officieuse a commencé depuis la mi-octobre, depuis que la décision d'élire le président de la République au suffrage universel a été prise. Apparaît alors le nom des candidats.

1er au 6 Décembre 1848 - Candidature de Louis Charles Napoléon Bonaparte

Il est le troisième fils de Louis Bonaparte, frère de Napoléon Ier. À son retour en France, en février 1848, il est élu à l'assemblée constituante. Il est largement influencé par les œuvres de Saint-Simon, le souvenir de la légende napoléonienne et la crainte de la bourgeoisie après les journées de juin 1848. Membre de l'Assemblée, il n'y fait que des interventions insi-gnifiante. Il se réclame républicain progressiste dans son manifeste du 30 novembre 1848. C'est en tant que défenseur de l'ordre, de la famille, de la religion et de la propriété que Louis-Napoléon se présente aux français. Il reçoit le soutien du comité de la rue de Poitiers mais également celui d'Adolphe Thiers, d'Odilon Barrot et de Louis-Mathieu Molé.

1er au 6 Décembre 1848 - Candidature de François-Vincent Raspail
 
 
 
 
 
Biologiste, chimiste et homme politique français, il participe à la révolution de 1830 et fonde le journal Le Réformateur. En 1848, il est l'un des premiers à proclamer la République. Il se présente comme candidat socialiste.
 
1er au 6 Décembre 1848 - Candidature de Louis Eugène Cavaignac

Officier aux convictions républicaines, il fut envoyé en Algérie en 1832 et en fut nommé gouverneur général en 1848. Il est rappelé a Paris et devient ministre de la guerre, il réprime l'insurrection de juin 1848 très sévèrement. Le 28 juin 1848, il devient chef du conseil.
Il est soutenu pendant sa campagne par le National et par de grands journaux libéraux tels que Le Siècle et le Journal des débats. Il apparaît comme le champion des républicains modérés. Il a le soutien de l'administration, ainsi que celui des représentants du peuple. En revanche, il
est haï des ouvriers, qui le surnomment " le prince de sang ", en référence à sa répression pendant les journées de juin 1848.

1er au 6 Décembre 1848 - Candidature d'Alphonse de Lamartine

 

 

 

Poète français, membre du gouvernement provisoire et ministre des affaires étrangères en février 1848. Il perd son prestige lors des journées de juin 1848. Pensant avoir retrouvé son prestige, il se présente en tant que candidat républicain.

             
             1er au 6 Décembre 1848 - Candidature
d'Alexandre Ledru-Rollin

 

Avocat, il combat le régime de la monarchie de juillet et prend la défense des journalistes. Élu député en 1841, il siège à l'extrême gauche avec les radicaux. Lors de la campagne des Banquets, il est partisan d'une République démocratique et sociale. Il est exclu du pouvoir après les journées de juin 1848. Il se présente comme le candidat des républicains avancés, partisans des réformes sociales.

 
 
1er au 6 Décembre 1848 - Candidature de Nicolas Changarnier

 

 

Un dernier candidat : Le général Nicolas Changarnier
Il se distingue au cours de la conquête de l'Algérie après avoir été dans la garde de Louis XVIII, il est gouverneur d'Algérie après Cavaignac. Il se présente comme le candidat des légitimistes. Falot, mais paré du prestige de l'uniforme et d'exploits exotiques autant que brutaux, il est choisi par " une poignée de légitimistes intransigeants " pour les représenter à l'élection présidentielle du 10 décembre 1848.

 
10 Décembre 1848 - Election du Président

La participation quoique élevée (75% des électeurs inscrits) est en recul par rapport aux élections à l'Assemblée nationale en avril 1848 (84% des inscrits).
Élu : Louis-Napoléon Bonaparte
5 587 759 voix et 74,44% des suffrages    0,07%

                        Candidats                              %            Voix
Louis-Napoléon Bonaparte (Bonapartiste)       74,44%    5 587 759
Eugène Cavaignac (Républicain Centriste)      19,65%    1 474 687
Alexandre Ledru-Rollin (Social-Démocrate)      5,08%       381 026
François-Vincent Raspail (Socialiste)              0,49%        37 121
Alphonse de Lamartine (Républicain)              0,28%        21 032
Nicolas Changarnier (Légitimiste)                   0,07%          5 255

Louis Napoléon Bonaparte obtient plus de 90% des suffrages dans 6 départements (dont la Creuse et l'Oise) et plus de 80% dans 34 départements sur 83 et à Paris il obtient 58%. Le général Cavaignac n'est majoritaire que dans 4 départements (Finistère, Morbihan, Bouches du Rhône et Var).

Interprétations des résultats
Tous les contemporains de cette élection s'accordent à dire que ce n'est pas la victoire d'un candidat mais plutôt d'un nom, celui de Napoléon.
En effet, beaucoup d'électeurs ont voté pour l'héritier de la légende impériale, pour le sauveur providentiel capable de résoudre les problèmes de l'époque.

20 Décembre 1848 - Proclamation du Président

Il était environ 16 heures, le jour diminuait, le premier président de la seconde République monte à la tribune et déclare posément et d'une voix grave : " en présence de Dieu et devant le peuple français représenté par l'Assemblée nationale, je jure de rester fidèle à la république démocratique, une et indivisible, et de remplir tous les devoirs que m'impose la constitution. "
Tandis que Louis Napoléon prend le chemin de l'Elysée où il s'installe en grand seigneur, les députés s'interrogent. Comment cet homme oserait-il trahir son serment ? L'article 64 de la constitution ne disait-il pas que " toute mesure par laquelle le président de la République dissout l'Assemblée est un crime de haute trahison ; par ce seul fait, le président est déchu de ses fonctions ; les citoyens sont tenus de lui refuser obéissance " ! Il n'y à rien donc à craindre !

20 Décembre 1848 - Fin des pouvoirs du Gal Cavaignac

Le dictateur (le général) resta aussi fidèle à la Liberté ... / Glaive en pal accosté d'Eugène  Cavaignac / 20 Xbre 1848
À l'exergue monogramme de Combrouse (le graveur)
... que le publiciste (son frère journaliste) avait été dévoué à la démocratie / Plume en pal accosté de Godefroi /
Cavaignac / 3 Mai 1845
à l'exergue : rosace entre 2 points

 

Les médailles politiques & satiriques de la Révolution de 1848 en France


Ce travail a été réalisé grâce aux textes et à l'aide d'ouvrages spécialisés sur ce sujet et en particulier :
" Souvenirs Numismatiques de la Révolution de 1848 " de Félicien de SAULCY
 " Médailles politiques et satiriques de la IIème République " de Jean-Pierre COLIGNON
  " 1848 ou l'apprentissage de la République " de Maurice AGULHON
   " Les Quarante-huitards " de Maurice AGULHON
    " Les mots de 1848 " de Jacqueline LALOUETTE
     " La IIème République et le second Empire " de Sylvie APRILE
      " Quarante-Huit " d'Emile TERSEN,

                et les illustrations de ma collection personnelle.

 

 

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